Malheureux Pierre Gadonneix. Les résultats «historiques» qu'il a présentés hier pour EDF doublement du résultat net à 3,2 milliards d'euros, chiffre d'affaires dépassant les 50 milliards ont été relégués en arrière-plan par un nouveau rebondissement dans l'affaire Enel-Suez et une nouvelle journée de folles rumeurs dans un secteur où les grandes manoeuvres sont lancées, à un peu plus d'un an de l'ouverture totale à la concurrence du marché énergétique européen.
Menace. Alors qu'E.ON et Gas Natural se battent de plus belle en Espagne pour le contrôle d'Endesa (lire ci-dessous), la menace d'une OPA d'Enel sur le groupe franco-belge Suez est repartie de plus belle. L'offensive du groupe italien, évoquée par son administrateur délégué Fulvio Conti, avait d'abord suscité la perplexité : il est assez contraire aux usages de clamer son intérêt pour sa proie, ce qui a pour effet de doper mécaniquement son cours de Bourse, et donc de renchérir d'autant une éventuelle acquisition (l'action Suez a pris 8 % en cinq séances). Certains suggérant une manoeuvre de diversion, d'autres, comme cet acteur du secteur, mettent en doute la volonté d'Enel de glaner quoi que ce soit : «Cela semble surtout un moyen de dire qu'on est là alors que le secteur bouge... histoire d'exister.»
Hier pourtant, Berlusconi, le président du Conseil italien, a redonné corps à la menace en confirmant la tenue de discussions avec Dominique de Villepin sur le sujet. Berlusconi aurait décroché son téléphone pour s'a