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Libération

Sanofi-Aventis panse son social

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publié le 25 février 2006 à 20h27

A l'usine de médicaments Aventis de Compiègne (Oise), il y a deux ans, les salariés attendaient le coup de hache final. Production en chute, effectif en baisse et un projet de revente à un groupe financier. «On se voyait morts», raconte Jean-Pierre Batelier, délégué syndical CFDT du site. Puis le patron de Sanofi-Synthélabo, Jean-François Dehecq, a croqué Aventis. «Il nous a ressuscités», dit mystiquement le syndicaliste, qui évoque de nouveaux médicaments à produire, des investissements dans les machines. Et même des recrutements pour épauler les 600 salariés du site. «Quand Dehecq est venu faire son show, l'année dernière, il était en pays conquis. On n'a pas eu à souder les portes pour que les gens l'écoutent», poursuit Batelier.

Braderie. Deux ans après le lancement de l'OPA de Sanofi-Synthélabo sur Aventis, le bilan social n'est certes pas idyllique : l'ex-siège d'Aventis en France a été fermé et plusieurs centaines de postes de visiteurs médicaux ont été supprimés. Mais les craintes de grosse casse sociale ne se sont pas concrétisées. En janvier 2004, quand Jean-François Dehecq a lancé son groupe à l'assaut d'Aventis en promettant aux investisseurs 1,6 milliard d'euros de synergies, les syndicats ont pourtant craint la grande braderie. Surtout en France, où se concentrent 26 000 salariés sur les 100 000 que compte le numéro 3 mondial de la pharmacie. Le patron de la CFDT, François Chérèque, dénonçait le fait de «jouer 100 000 emplois à la Bourse sans savoir où l'on va».