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Libération

Au Havre, la bataille du remorquage fait toujours rage

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En butte depuis six ans à l'obstruction de son concurrent, la SNRH a annoncé la saisine du Conseil d'Etat.
publié le 27 février 2006 à 20h28

Le Havre de notre correspondante

Ils ont passé les digues du port pour accoster à leur quai d'amarrage, fin prêts à tracter porte-conteneurs, cargos, vraquiers. C'était fin décembre. Depuis, les cinq remorqueurs flambant neufs de la Société nouvelle de remorquage du Havre (SNRH) sont toujours en rade. A bord, les marins s'impatientent. La SNRH, du groupe néerlandais Kotug, attend toujours le feu vert des Affaires maritimes pour travailler dans le port du Havre, sur un marché jusque-là détenu par la seule compagnie des Abeilles. «Abus de pouvoir de l'administration et obscurantisme des syndicats», dénonce la SNRH qui vient de saisir le tribunal administratif et annonce la saisine du Conseil d'Etat.

La bataille dure depuis six ans. En 1999, deux anciens dirigeants des Abeilles créent la Société nouvelle de remorquage du Havre, «sollicités par la direction du port autonome qui voulait créer une concurrence lui permettant de baisser les coûts», rappelle son directeur, Michel Kindermans. A la demande aussi des armateurs, las des prix élevés et des menaces de grève à répétition.

Mais voilà, au Havre, la Compagnie de remorquage et de sauvetage les Abeilles tracte les navires depuis 1864. Dans le giron du groupe Bourbon depuis une dizaine d'années, elle détient un monopole de fait avec dix remorqueurs et près de 180 salariés. Alors, face à l'irruption d'un concurrent, c'est la levée de boucliers. La Commission des usagers du port, qui compte notamment des armateurs et représentants du