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Libération

La taxe sur les billets d'avion avance malgré les turbulences

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Lancée par la France ­ qui l'appliquera dès le 1er juillet ­, 'idée d'un prélèvement sur chaque ticket pour lutter contre la pauvreté dans le monde sera au centre de la Conférence de Paris.
publié le 28 février 2006 à 20h28

Décollage tranquille ou atterrissage mouvementé ? 60 ministres et autant d'ONG, 17 organisations internationales ­ le tout sous la houlette du chef d'escale Jacques Chirac ­ vont aujourd'hui et demain à la Conférence de Paris discuter «financements innovants pour le développement». A commencer par l'adoubement escompté par Paris de son «mécanisme pilote» : la taxe sur les billets d'avion. Premier ticket pour essayer d'atteindre les Objectifs du millénaire visant à diminuer la pauvreté dans le monde de moitié d'ici à 2015 et tenter donc de trouver les 50 milliards de dollars annuels nécessaires (1), hypothèse plancher. Petit état des lieux et des enjeux pour ceux qui ont raté le début.

Pourquoi taxer les billets d'avion ?

L'Elysée a tranché dans un éventail d'idées proposé la commission Landau. La taxe ­ de 1 à 40 euros sur les billets d'avion et obligatoire, comme le préconisait Attac ­ verra bien le jour le 1er juillet. Après un passage houleux à l'Assemblée nationale, où des députés de la majorité ont tenté de tailler en pièces le bébé de Jacques Chirac, l'Elysée a prié Matignon et Bercy d'arrêter de se faire le relais des turbulences alimentées par le lobby aéronautique. Si la France motive son choix «indolore» («Un outil simple, équitable et neutre économiquement»), pour le développement, la Suède, a décidé, elle, de l'instaurer pour financer la lutte contre le réchauffement climatique. Car si l'industrie aéronautique ­ dont la croissance moyenne est de 5 % ­ ne pèse encor