Montpellier de notre correspondant
Thomas S. en a marre ! Ce cultivateur d'abricots, de pommes et d'un peu de blé du côté de Nîmes (Gard) subit depuis plusieurs années une concurrence venue d'Espagne d'autant plus sévère qu'il la juge injustifiée. «Là-bas, les produits phytosanitaires [herbicides, insecticides, fongicides... ndlr] coûtent trois fois moins cher que chez nous. On dit que c'est l'Europe, et pourtant, si on va acheter ces produits en Espagne, on risque une amende, voire de la prison. C'est vraiment injuste !».
Ombre. Avec la crise, la colère des arboriculteurs et des viticulteurs du sud de la France commence à éclater sur un sujet pour l'instant resté dans l'ombre : les produits phytosanitaires. Comme les médicaments pour les humains, les phytosanitaires sont exclus de la règle de libre circulation des marchandises au sein de l'UE, puisque leurs autorisations de mise sur le marché restent délivrées individuellement par chaque Etat membre. «Prenez par exemple l'Agrimec, un acaricide qui empêche les petites araignées rouges de pourrir les pommes, explique Thomas S. En France, il coûte 150 euros le litre. Or, il existe en Espagne l'Agrimecto, qui contient la même matière active, et qui est vendu seulement 15 euros le litre. Sauf que je n'ai pas le droit de l'utiliser en France.» Comment est-ce possible ? Il suffit qu'une légère différence existe entre le produit espagnol et son pendant français pour qu'aucune importation ne soit permise.
Selon le syndicat Jeunes A