Mittal qui s'attaque à Arcelor, Suez qui se marie à GDF pour se protéger contre une OPA d'Enel... A la Bourse, où on compte ses plus-values, c'est l'euphorie. Mais, chez les politiques français, on commence à paniquer. Et si tous les fleurons industriels hexagonaux faisaient l'objet de prises de contrôle inamicales de groupes étrangers, européens ou extracommunautaires ? Une peur d'autant plus justifiée que la moitié du CAC 40 n'a pas de capital suffisamment protégé. Du coup, les initiatives gouvernementales et parlementaires se multiplient avec un objectif simple : rendre plus difficiles, voire interdire, les OPA hostiles.
Entrave. Mais cet exercice peut se révéler très compliqué. D'un côté, la Commission européenne est arc-boutée sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à une entrave à la concurrence. De l'autre, le gouvernement doit composer avec sa propre majorité, qui compte des ultralibéraux allergiques à toute intervention de l'Etat dans l'économie. La preuve ce soir à l'Assemblée nationale, où doit être examinée en deuxième lecture la transposition de la directive européenne sur les OPA. Alors que l'examen en première lecture avait été très calme, «le débat devrait cette fois-ci être animé», promet Bernard Carayon, député UMP du Tarn. Avec, pourquoi pas, des alliances inédites entre gaullistes de la majorité et socialistes. Deux amendements devraient susciter la polémique : l'un, gouvernemental, sur la création de bons de souscription d'actions pour contrer les OP