Rome de notre correspondant
Renvoyée dans ses vingt-deux mètres par l'annonce, il y a dix jours, de la fusion en Suez et Gaz de France, la société italienne d'électricité Enel n'envisage pas de rentrer aux vestiaires. Après avoir indiqué qu'il n'excluait pas une OPA sur Suez pour s'emparer de sa filiale belge Electrabel, ce qui a provoqué, en retour, le rapprochement des deux groupes français, l'administrateur délégué italien, Fulvio Conti, s'apprêterait à passer à l'action. Et cette fois pour de bon.
Selon la presse transalpine, les Italiens seraient ainsi en train de sonder de multiples instituts financiers en vue de constituer un arsenal de 50 milliards d'euros pour s'attaquer à Suez. «Enel va de l'avant», assurait dès jeudi le quotidien économique Il Sole 24 Ore. «Deutsche Bank et Dresdner auraient déjà fait part de leur intérêt», indiquait hier La Repubblica. Le fleuron des banques italiennes, parmi lesquelles Unicredit, Intesa, Monte Paschi di Siena, Capitalia, San PaoloImi et Mediobanca pourraient aussi être de la partie. De même que le Crédit suisse.
Pour Enel, qui dispose déjà de 15 à 17 milliards d'euros de disponibilités financières, il s'agirait désormais de trouver un partenaire pouvant être intéressé aux activités de Suez liées à l'eau et à l'environnement. Dans le projet initial, ce rôle devait être dévolu aux Français de Veolia, qui semblent avoir, au dernier moment, renoncé à faire partie de l'expédition. Enel ne désespère pas de trouver rapidement un nouveau c