Bruxelles (UE) correspondance
La présentation du livre vert sur l'énergie a donné lieu, hier, à une véritable mise en garde du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso à l'égard de l'attitude frondeuse et protectionniste de certains Etats membres. «Nous disposons de la taille géographique et des instruments nécessaires, mais la vraie question, qui sera débattue au sommet européen des 23 et 24 mars, est : avons-nous la volonté politique de mener à bien une stratégie énergétique européenne ?» En cause : les fameux «champions nationaux» de l'industrie française et espagnole, issus des récentes tentatives d'OPA «monstres» qui bloquent l'émergence d'un grand marché énergétique européen. Le message de Bruxelles est clair : «Il faut à tout prix mettre fin au protectionnisme et aux réflexes patriotiques de certains Etats membres vis-à-vis des autres, a plaidé Barroso. Et enfin parler d'une seule voix ! Si nous avons réussi à engager une coopération européenne militaire et aéronautique, pourquoi ne pourrait-on parvenir à une stratégie commune dans le domaine énergétique ?»
Dépendance. Mais l'intégration européenne du marché de l'énergie a un coût. Rien que pour moderniser et intégrer son infrastructure énergétique, l'UE devra injecter 1 000 milliards d'euros dans les vingt ans à venir ! Le chiffre est propre à démotiver gravement des troupes, déjà en rangs dispersés. Du coup, Bruxelles joue la montre : «Il y a trente et un ans, dans la foulée du premier choc pét