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Libération

Pour une factrice du Tarn, la précarité ne faisait pas un pli

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publié le 9 mars 2006 à 20h34

Toulouse de notre correspondant

A force de faire du vélo, la factrice de Marssac (Tarn) a fini par décrocher le maillot jaune de la précarité. Christiane, 58 ans en juin, a en effet accumulé 574 contrats à durée déterminée (CDD) en quinze ans. C'est en septembre 2005 seulement que, ne recevant plus de la Poste aucun appel, l'éternelle «rouleuse» remplaçante s'est décidée à saisir les prud'hommes. L'affaire, qui devait être jugée hier à Albi, a été reportée au 10 mai.

Apaisement. «Nous n'avons pas le chiffre officiel» : l'administration régionale du courrier dit ne pas avoir fait le décompte des CDD de la factrice de Marssac. Elle ne veut pas «entrer dans le détail de cette affaire». Du coup, elle ne précise pas non plus les raisons qui l'ont amenée à battre ce record d'infractions au code du travail. Un de ses porte-parole tente plutôt l'apaisement : «C'est un dossier très particulier, très complexe. Cette dame a eu 19 propositions d'emploi à plein temps de notre part et elle n'en a accepté aucune.» En stratégie, cela s'appelle un renversement de l'attaque. Le coup ne serait pas mal joué. Sauf que Christiane y oppose tout de suite un second assaut : la première de ces 19 propositions ne lui est arrivée qu'en 2004. «Après quatorze ans de travail dans la précarité alors qu'elle avait déjà 55 ans. Les arguments de la Poste sont plutôt faibles», moque Thomas Barba, cadre délégué CGT de la maison et avocat de la factrice. Il explique pourquoi «cette entreprise de l'Etat a pu rester