Carrefour a-t-il fini de manger son pain noir ? José Luis Duran, le numéro 1 opérationnel du groupe, y croit dur comme fer. «L'année dernière a été plus qu'une année de transition, elle a été une année de rupture», a-t-il expliqué, hier, en présentant les résultats annuels du numéro 2 mondial des têtes de gondole. Vrai : Duran et ses équipes, arrivés depuis un an aux manettes, ont fait le ménage dans les arrière-boutiques et produit de gros efforts pour rester dans la course aux prix bas.
Austérité. Le ménage, ce sont la fermeture ou la modernisation des magasins, surtout à l'étranger, où l'enseigne réalise 50 % de ses ventes. L'année dernière, ces restructurations en Espagne et au Brésil ont coûté bonbon à José Luis Duran : 372 millions d'euros. Même cure d'austérité pour les prix de vente, en baisse de 2,5 % à 3 % l'an dernier : en France, où Carrefour est réputé cher, ils doivent absolument être alignés sur ceux de la concurrence, notamment celle de Leclerc, qui a piqué au groupe sa place de numéro 1 sur le marché français. «L'effort fait sur nos prix nous a coûté, l'an dernier, 0,80 % des profits», reconnaît le groupe. Au total, cette purge des magasins et des étiquettes a fait plonger le bénéfice net 2005 de la maison de - 15,6 %, à 1,44 milliard d'euros. Mais il a aussi permis de réduire l'écart avec le hard-discount (lire ci-contre), qui semble un peu marquer le pas.
Et maintenant, vous allez voir ce que vous allez voir, a dit en substance José Luis Duran en dressant le