L'un baisse à peine, tandis que l'autre continue son ascension, illustrant la réalité de fractures sociales toujours plus importantes en France. Alors que le chômage a reculé de façon presque continue ( 0,4 %) en 2005, le nombre d'allocataires au revenu minimum d'insertion (RMI) n'a cessé d'augmenter. Fin décembre, le nombre des chômeurs s'établissait à 2,62 millions. Au même moment, l'Hexagone comptait 1 112 400 RMistes, soit 4,7 % de plus qu'en 2004, recevant 433 euros par mois.
Cause à effet. A l'instar des précédentes hausses du nombre d'allocataires du RMI, la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) estime qu'il existe une relation de cause à effet entre le chômage et le nombre de RMistes. Certes, lorsque le premier augmente, le second à toutes les chances d'augmenter aussi. Mais la relation entre les deux va au-delà de cette évidence, puisqu'une baisse du chômage (ou une stagnation) se traduit encore par une hausse des RMistes. La Cnaf estime que cette montée de la précarité résulte d'une augmentation du nombre des chômeurs non indemnisés (qui explique en partie la baisse du taux de chômage en 2005), depuis la réforme de l'assurance chômage décidée fin 2002. Les chiffres du chômage parlent d'eux-mêmes, remarquent beaucoup d'économistes : «Depuis près d'un an, on dénombre un peu plus de 150 000 demandeurs d'emploi en moins, mais pas plus de 50 000 créations d'emploi nettes...»
En 2004, le nombre des bénéficiaires du RMI avait enregistré une hausse record de 9,2