La Néerlandaise Catelene Passchier est secrétaire confédérale de la Confédération européenne des syndicats (CES).Approuvez-vous la libre circulation des travailleurs ?
On a toujours milité pour une approche plus ouverte et proactive. Quand, en mai 2004, 12 des 15 «anciens» Etats membres ont introduit des mesures transitoires pour protéger leur marché du travail, nous avons dit qu'elles ne pouvaient être que limitées dans le temps. Les syndicats de ces pays ont vite pu voir que les dispositions temporaires, même si elles avaient réduit un temps la pression des flux migratoires, avaient un effet pervers : augmentation du travail au noir, multiplication de l'exploitation et de la discrimination, dérive vers une compétition salariale déloyale.
Que change donc l'ouverture du marché du travail ?
Si un travail d'information est fait pour éviter des conflits comme en Suède (affaire Vaxholm), en Finlande (affaire Viking) et en Irlande (Irish Ferries), elle ouvre la voie à un marché du travail européen sans citoyens de deuxième ou troisième classe, basé sur le principe de l'égalité de traitement et sur l'harmonisation à la hausse, des conditions de travail et des systèmes sociaux. Où l'inspection du travail se retrouve renforcée, l'exploitation combattue et le dumping social le plus contenu possible. Le droit à la mobilité ne peut exister sans la reconnaissance complémentaire des droits sociaux et de la protection sociale.
Est-ce ce constat idéaliste qui a motivé l'Espagne ?
Non, ce n'es