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Libération

Des prud'hommes dans le besoin

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publié le 13 mars 2006 à 20h36

Toulouse envoyée spéciale

La sculpture sur bois représente deux mains serrées : l'une avec une manchette et l'autre portée par un bras nu. La main du patron et celle de l'ouvrier. Un symbole incrusté dans la barre du conseil des prud'hommes de Toulouse. Lionel, la quarantaine, s'avance vers le tableau et les quatre conseillers prud'homaux. Les juges tirent vers les 60 ans. Ils portent le costume, la cravate pour certains, et fièrement la médaille à la Marianne dorée avec le ruban bicolore rouge et bleu. Deux représentants employeurs, et deux salariés. Le président ce jour-là est issu du monde salarié. Lionel demande l'annulation de son licenciement et les indemnités qui vont avec. Embauché en 1997 dans une entreprise de sous-traitance informatique, il en a été viré en septembre 2000. Cela fait six ans. Six ans de procédure et renvois. Et il n'aura la décision que fin avril. Le conseil des prud'hommes fête ses 200 ans d'existence (le premier a été créé à Lyon le 18 mars 1806) ; ils sont actuellement 270 dans toute la France. «C'est une juridiction qui a montré sa nécessité et continue de prouver sa pertinence», affirme Philippe Masson, responsable du secteur droits et libertés à la CGT. Sauf qu'aujourd'hui la prud'homie est une vieille dame désargentée. Elle ne court plus, elle déambule, au ralenti.

13,6 mois par affaire. Brigitte Munoz-Perez, expert démographe, responsable de la cellule études et recherches à la direction des affaires civiles et du sceau, et Evelyne Serverin,