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Libération

Les équipementiers auto mis en pièces par la guerre des prix

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publié le 13 mars 2006 à 20h36

Sérieux coup de frein pour les fournisseurs de l'industrie automobile. Le secteur des équipementiers devrait annoncer pour 2005 une chute de 3 % à 4 % de son chiffre d'affaires, selon la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev). Une telle glissade n'avait pas été observée depuis le début des années 90. En cause, la morosité des ventes de voitures, la pression sur les coûts imposée par les grands constructeurs à leurs fournisseurs et la flambée du prix des matières premières. «Notre industrie est sous tension et souffre», déplore Jacques Monnet, délégué général de la Fiev.

Marges dévastées. Certes, la situation en Europe n'est pas aussi catastrophique qu'aux Etats-Unis où, depuis 2004, plus de 30 équipementiers se sont déclarés en faillite. Et non des moindres : Delphi, le numéro 1 américain, s'est récemment placé sous «chapitre onze», le régime des faillites. «Mais même en Europe on ne bat pas des records de rentabilité», reconnaît un cadre d'un grand équipementier européen. Alors que le marché ouest-européen de la voiture demeure atone (- 0,2 % en 2005), les constructeurs réduisent leur production et tentent de restaurer des marges dévastées par la guerre des prix. Dans un contexte où les achats extérieurs représentent 75 % du prix de revient d'un véhicule, les fournisseurs sont donc les premières victimes. Le patron de Renault, Carlos Ghosn, vient d'annoncer qu'il exigerait dorénavant des équipementiers une réduction de 14 % de leurs tarifs.

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