Quand il dégaine son code du travail et qu'il en signale la couleur rouge et noir , c'est tout juste si la référence au maillot de l'équipe de rugby de sa ville l'effleure. «Rouge, la couleur du sang qui a été versé pour y arriver», assène-t-il. Gérard Saint-Aubain est président du conseil des prud'hommes de Toulouse depuis le 6 janvier. Dans son bureau clair avec vue sur l'église Saint-Sernin, peu de décorations, une bibliothèque vitrée, mais surtout une reproduction de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen, scotchée au mur à droite du plan de travail. «Une référence», explique-t-il. Ce qui lui rappelle aussi les raisons qui l'ont fait prendre place au deuxième étage de ce bâtiment de briques roses.
Désistements. Elu, d'abord presque par hasard, il a pris goût à cette justice populaire. Secrétaire du conseil d'entreprise de l'Urssaf de Toulouse où il travaille et mêlé de près aux affaires syndicales dans sa section cégétiste, ses camarades en manque de candidat l'enrôlent pour les élections prud'homales de 1997. En vingtième position sur trente-deux en lice, il effectue une remontée géniale à la cinquième place, à la suite du désistement en cascades des autres inscrits. Il réussit à se faire élire et à siéger comme conseiller, côté salariés bien sûr.
«Je connaissais ma convention collective et des articles du code du travail, bien sûr.» Il lui a quand même fallu réviser un peu. «Mais on sait de quoi on parle et on connaît bien les conditions de tra