Ils ont choisi le droit du travail, il y a trente-cinq ans pour l'un, trente ans pour l'autre et vingt-deux pour la dernière. Et ils n'ont jamais fait que ça, tous les trois à la barre du conseil des prud'hommes de Toulouse. Jean-Louis Matheu s'est spécialisé dans la défense des employeurs, Christine Vaysse-Lacoste et sa soeur Florence Vaysse-Axisa dans celle les salariés, majoritairement encartés à Force ouvrière. D'entrée, ils éloignent le moindre doute. «Je compte parmi mes meilleurs amis des avocats de la CFDT et de la CGT, explique Jean-Louis Matheu, on peut se mettre des avoinées à la barre, et finir au bistrot d'en face après l'audience. Ils ne vont pas venir me flinguer parce que je suis l'avocat d'Airbus !» Soit, ce n'est pas parce qu'elles se placent à la gauche du juge et lui à la droite qu'ils se sentent éloignés. Le droit s'applique de la même manière qu'on ait la manchette de costume ou la manche d'un bleu. L'implication et l'investissement personnel sur les dossiers sont identiques. «On peut être un bon juriste et avoir du coeur, explique l'avocat côté patrons, ou pour certains ne pas en avoir. C'est une belle spécialité qui m'a toujours passionné.» Les deux avocates acquiescent. «Dans le droit du travail, on joint les deux pôles d'intérêt de notre métier, l'intérêt pour l'humain et celui pour le droit», définit Christine Vaysse-Lacoste.
Marmite. Les gens qu'ils reçoivent à leur cabinet sont en bagarre, luttent pour continuer à faire bouillir la marmite, et dév