Envoyé spécial à Montoir-de-Bretagne
La fusion GDF-Suez monte en température. On attendait la grogne des gaziers pour le 23 mars, date d'un grand mouvement unitaire à l'appel des syndicats CGT, FO et CGC, elle s'est frayé un chemin avant l'heure. Hier, les personnels de GDF ont occupé deux terminaux méthaniers de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et quatorze sites de stockage souterrains de l'Hexagone pour dire non aux noces forcées avec Suez. A en croire la CGT, qui avait lancé l'appel à la grève (rejoint par FO et SUD), c'est l'envie d'en découdre de la base qui a poussé à accélérer le calendrier protestataire pour canaliser les colères : «En attendant la grosse riposte, un certain nombre de militants s'impatientaient», concède Eric Bourgeois, de la fédération CGT énergie, qui invite la direction et le gouvernement à y voir «un sérieux avertissement». A Montoir, le plus gros terminal méthanier d'Europe, les gaziers avaient sorti drapeaux et saucisses, mais ont aussi décidé de franchir un cran dans l'expression du ras-le-bol. Hier matin, l'assemblée générale a remis en cause les journées nationales de 24 heures, prévues à l'avance, qui ne gênent personne. «On a senti une volonté autonome des agents de base, conscients de leur responsabilité : ce site est stratégique et symbolique (il assure 17 % de la consommation en France, ndlr). C'est le fleuron de GDF. L'action peut être déterminante pour les autres salariés. Ici, c'est la base q