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Libération

Les maisons de vacances étaient partagées, les arnaques aussi

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Un appartement en multipropriété dans le sud de l'Espagne: le «timeshare» séduit touristes... et escrocs. La PJ vient de démanteler un réseau qui vendait du vent à grande échelle.
publié le 14 mars 2006 à 20h37

Les professionnels du tourisme appellent ça du timeshare : des «vacances à temps partagé». Une pratique très répandue dans le monde anglo-saxon, consistant à s'offrir annuellement quelques jours de farniente, déterminés à l'avance, dans une résidence de standing, dans le cadre d'une multipropriété. Mais, aussi, depuis les années 80, un formidable vecteur d'«escroquerie de masse», sur lequel surfent des «centaines d'équipes» d'aigrefins, selon un policier. C'est sur le circuit du cash issu d'une de ces filouteries qu'ont planché, pendant plus d'un an, les policiers de l'Office central de la grande délinquance financière (OCRGDF). Le service de la PJ spécialisé dans le blanchiment de haut vol a interpellé, mercredi en région parisienne et en Normandie, huit personnes, soupçonnées d'avoir oeuvré au recyclage de l'argent issu d'une de ces filouteries à grande échelle.

Marketing. Le principe de l'arnaque est élémentaire : «On vous vend une semaine de vacances qui n'existe pas, dans des immeubles qui n'existent pas, résume un enquêteur. C'est pas compliqué : on vend du vent.» Avec un art consommé du marketing. «Le client est appâté : il est en vacances en Espagne, on lui donne une publicité dans la rue, il est invité à un pot dans le hall d'un grand hôtel, poursuit cet enquêteur. Là, avec un petit alcool, des jolies filles, un bon de réduction, il signe. Et c'est trop tard...» Car le paradis promis, généralement situé dans le sud de l'Espagne, n'existe pas. Des milliers de gogos au