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Libération

Chez les parfumeurs, l'argent avait une odeur illicite

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Fabricants et distributeurs de la filière condamnés à 46,2 millions d'euros d'amende pour entente sur les prix.
publié le 15 mars 2006 à 20h37

Une entêtante odeur de connivence flotte sur les pratiques commerciales de la parfumerie de luxe. Telles sont les conclusions du Conseil de la concurrence qui a condamné, lundi, treize grands noms du flacon et trois de leurs distributeurs à la bagatelle de 46,2 millions d'euros d'amende. Plus de cent auditions, des saisies dans 109 entreprises, 4 000 relevés de prix : les enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ont mené «une instruction assez longue et minutieuse, compte tenu du nombre d'entreprises mises en cause». Et conclut à une entente sur les prix de vente.

Le conseil n'a pas sanctionné ici une entente horizontale ­ entre différents concurrents ­ mais verticale ­ entre les fabricants et leurs distributeurs. Rien de plus normal, pour un grand nom du luxe, de sélectionner ses points de vente en fonction de leur image, de la formation du personnel, ou d'éviter des présentations dévalorisantes de ses produits. Il est en revanche illégal pour un fournisseur, selon le code de commerce, de fixer le prix de détail que paiera le consommateur final. Or, selon le conseil, «entre les années 1997 et 2000, les entreprises [...] se sont entendues avec les distributeurs de leur réseau, notamment les chaînes nationales Marionnaud, Nocibé et Séphora, pour faire cesser pour les produits de la marque toute concurrence entre les revendeurs au détail de ces produits.»

Un «prix public indicatif» est «dealé» entre fournisseurs et