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Le chauvinisme industriel de Paris agace en Allemagne

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«Dirigiste», «protectionniste» : après l'affaire Suez-GDF, la politique industrielle de Paris est critiquée outre-Rhin.
publié le 15 mars 2006 à 20h38

Berlin de notre correspondante

Le protectionnisme, ou, si l'on préfère, le «patriotisme économique» qualifié hier par Thierry Breton de «concept moderne», n'en finit pas d'agiter les réunions européennes. A Bruxelles, les ministres européens des Finances se sont affrontés sur le sujet. Et à Berlin, Jacques Chirac a dû se défendre des accusations de protectionnisme qui fusent depuis son intervention pour faire échec aux visées de l'italien Enel sur Suez. «Ces affirmations sont absurdes, a déclaré hier le Président à l'issue du Conseil des ministres franco-allemand. En France, il y a deux fois plus d'investissements étrangers qu'en Allemagne et trois fois plus qu'en Italie.» La France, a-t-il conclu, est «l'un des pays les plus libres de toute l'Europe». Il faisait sans doute référence à une récente étude de l'Insee montrant qu'un salarié français sur sept travaille pour une société étrangère. Il n'empêche, comme l'Italie ou l'Autriche, l'Allemagne se montre très acerbe sur la politique industrielle française, jugée «dirigiste» et «protectionniste». Allusion à peine voilée à l'attitude française mais aussi espagnole, le président allemand, Horst Köhler, avait, un peu plus tôt, estimé devant le Parlement de Strasbourg que le protectionnisme affaiblissait le marché unique européen et la compétitivité de l'Europe. La semaine dernière, le ministre conservateur de l'Economie, Michael Glos, avait fustigé le patriotisme industriel, estimant que «le dirigisme, la fusion forcée et le bl