Ça sent le roussi pour Areva. Hier, le leader mondial du nucléaire civil avait du mal à démentir les informations des Echos, qui avaient révélé, la veille, que le mégacontrat chinois des quatre centrales nucléaires était bel et bien perdu. Et finalement gagné par son concurrent direct, l'américain Westinghouse (depuis janvier racheté par le japonais Toshiba). Officiellement, le commentaire d'Areva donne ça : «On ne commente pas un appel d'offres qui est en cours, pour l'instant on n'a reçu aucune notification officielle de la part des Chinois.» Mais de source française il ne fait pas de doute que l'américain est sur le point d'emporter le morceau. On assure même que Westinghouse serait entré en négociation exclusive avec les autorités chinoises. «C'est possible, c'est un bruit que l'on entend mais pour l'instant il n'y a rien d'officiel», assure un proche du dossier. Une chose est certaine: les négociateurs d'Areva font «la gueule», depuis quelques jours, sentant que les espoirs soulevés en décembre par la visite du Premier ministre chinois à Paris sont oubliés.
Il y a de quoi. Tous les superlatifs avaient été utilisés pour qualifier ce contrat : en lançant en septembre 2004 un appel d'offres pour la construction de quatre réacteurs de troisième génération, les Chinois n'ouvraient pas seulement la porte à un contrat estimé, alors, à près de 8 milliards de dollars. Ils donnaient au vainqueur l'espoir de devenir le partenaire technologique de la Chine pour développer son parc n