Pékin de notre correspondant
S'émanciper au plus vite de sa dépendance à l'égard de la technologie étrangère ! L'ambition manifestée par les autorités chinoises à l'égard du nucléaire (lire ci-contre) paraît devoir s'appliquer aussi au ferroviaire. C'est du moins le message que le gouvernement chinois a voulu faire passer la semaine dernière en claironnant son intention de construire seul le TGV Pékin-Shanghai. «Cette ligne sera entièrement fondée sur une technologie qui nous appartient», avait déclaré le ministre des Chemins de fer, précisant que la technologie chinoise assimilerait «certains éléments» étrangers. La presse officielle avait mis un haut-parleur à ses propos, affirmant que le recours aux techniques étrangères était «clairement exclu» de cette desserte de 1 300 km. Prenant cette déclaration pour argent comptant, beaucoup se sont demandé s'il existait une technologie «chinoise» susceptible d'éclipser le TGV français, l'ICE allemand ou le Shinkansen japonais. La réponse est non, explique un proche du dossier. De fait, la Chine a tenté, à la fin des années 90, de construire son propre train à grande vitesse. «Les essais ont été effectués sur la ligne d'une usine ferroviaire de Changchun», rapporte un expert européen. La locomotive d'essai est fièrement siglée «270 km/h». «Mais ce train n'est allé qu'une seule fois à 270 km/h et le projet a été abandonné», ajoute-t-il, en jugeant la Chine «incapable aujourd'hui de faire un TGV sans apport de technologie étrangère».
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