La mariée en a plein les poches. Deux semaines après l'annonce de la fusion surprise avec Suez, Gaz de France a présenté ses comptes. Qui atteignent des records. L'entreprise voit son bénéfice net faire un bond de 29 %, à 1,743 milliard d'euros. Un résultat qui fera assurément plaisir à Gérard Mestrallet, patron de Suez, et pourra convaincre les actionnaires du groupe franco-belge que Gaz de France est bien la vache à lait annoncée. En revanche, cette opulence historique n'arrange pas forcément Jean-François Cirelli, patron de GDF, dans sa croisade du moment. Car Cirelli a passé une bonne partie de la conférence de presse à tenter de faire pleurer son auditoire sur les prix du gaz, trop faibles à ses yeux, payés par les 11 millions de clients particuliers en France. A l'en croire, la volonté de l'Etat de ne pas laisser s'envoler les prix du gaz a coûté à son entreprise 750 millions d'euros en un an et demi. Depuis novembre, les pensionnaires de Bercy, Sarkozy puis Breton, ont fait des pieds et des mains pour éviter une impopulaire flambée des prix, rognant les recettes de Gaz de France. Quitte à contrevenir à la loi selon laquelle les prix évoluent tous les trimestres en obéissant à une formule tarifaire. En novembre, Breton avait par exemple accepté la requête de Gaz de France (+12 % de hausse des tarifs) en échange de deux concessions : que l'entreprise consente à un geste commercial pour aider les clients à passer l'hiver, et qu'elle renonce à toute autre hausse tarifaire
GDF gavé, pas rassasié
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par Cédric Mathiot
publié le 17 mars 2006 à 20h39
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