Menu
Libération

L'affaire est dans le CAC

Article réservé aux abonnés
publié le 17 mars 2006 à 20h39

Cela va finir par devenir lassant. Depuis trois ans, chaque année à la même période, les entreprises du CAC 40 annoncent leurs résultats. Et chaque année, on doit se résoudre à faire le même constat : leurs bénéfices ont progressé énormément. Ainsi, on va de record en record. En 2003, les plus grosses entreprises françaises cotées affichaient un bénéfice cumulé de 37 milliards d'euros. En 2004, on passait à 50 milliards. Et l'an dernier, on a atteint le chiffre de 84,5 milliards. Soit une progression de 28 % à normes comptables équivalentes (1).

Les raisons de cette évolution sont d'abord à chercher dans les tendances de long terme. Depuis que les fonds de pension sont entrés dans leur capital, au milieu des années 90, les fleurons de la Bourse se sont mis en position de délivrer des résultats croissants : fusions géantes, sous-traitance des activités peu rentables, externalisation, modération salariale, licenciements... En outre, l'internationalisation des groupes leur a permis de ne plus lier leur santé à celle de l'économie française plutôt chancelante en 2005 (la croissance est faible, les exportations en chute libre, le pétrole a flambé et le chômage est descendu juste en dessous de 10 %).

Energie. La progression de l'année derrière est ainsi due à une forte demande mondiale, tirée notamment par la Chine. Tout le secteur de l'énergie en a bénéficié. Total d'abord. Le groupe pétrolier a profité de la hausse des cours du brut, et est aujourd'hui recordman des bénéfices, ave