Plus les profits des entreprises du CAC 40 montent, plus le décalage entre l'enrichissement des multinationales, et l'appauvrissement des Français et de leur Etat apparaît criant. D'un côté, la hausse totale des bénéfices des plus grandes entreprises hexagonales a été de 28 % en 2005, de l'autre le pouvoir d'achat des ménages a progressé de 1,5 à 2 % tandis que le déficit de l'Etat ne régressait que de 400 millions d'euros, à 43,47 milliards. Pas sorcier dans ces conditions de voir que la cagnotte pourrait être mieux répartie. Même le gouvernement actuel s'en est rendu compte. Et réfléchit à en faire profiter les Français via un développement de la possession d'actions (voir ci-contre). Et à réformer l'impôt sur les sociétés (IS).
Ce dernier sujet est d'une complexité à faire suer le meilleur fiscaliste de Bercy. Pour 2005, le budget prévoyait de récupérer 42,4 milliards d'euros. Finalement, la récolte n'a été que de 40,7 milliards. Soit une progression de 5 % par rapport à 2004, avant tout due à une réforme de dernière minute. En décembre, le gouvernement a décidé pour les entreprises pesant plus d'un milliard de chiffre d'affaires de calculer l'IS à partir des résultats 2005. Et non de ceux de 2004, comme c'était le cas auparavant. Une mesure qui aurait fait rentrer près d'un milliard supplémentaire. Il est en effet difficile de prévoir le montant de l'IS car les entreprises du CAC 40 sont des multinationales qui réalisent l'essentiel de leur activité à l'étranger. Leurs 85