«Je n'y crois pas», lâche un député UMP au ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, en lui serrant la main. «Moi non plus», lui répond-il. Il est 3 h 55, vendredi matin, et l'Assemblée vient de clore l'examen de la très controversée DADVSI, la loi sur le droit d'auteur. Un final au forceps, tout près de l'épuisement, acquis après un énième et ultime rocambolesque coup de théâtre : un vote, bizarrement happy end, à l'unanimité, de deux amendements contre l'avis du gouvernement sur l'épineuse question de l'interopérabilité des systèmes (lire ci-dessous) ! Manière de signifier au ministre et à son armada de conseillers qui ont campé jour et nuit à l'Assemblée depuis deux semaines que c'est bien le Parlement qui fait la loi et qui a fini par venir à bout de ce cauchemar parlementaire. «Je vous remercie, je suis fier de ce débat, a tout de même déclaré RDDV rebaptisé RDDVDV par le socialiste Didier Mathus pour «Renaud Donnedieu de Vabres de Vivendi» , nous avons fait oeuvre utile en relevant ce défi, celui d'une réconciliation des auteurs et des créateurs et de l'Internet.» «C'est un très mauvais texte, radicalement répressif», rétorquait le socialiste Christian Paul, tandis que l'UMP Bernard Carrayon ironisait sur «une couture de la loi digne de Frankenstein».
«Usine à gaz». Un peu plus tôt, les députés avaient adopté le régime de sanctions contre les internautes qui oseraient encore braver le «nouveau cadre juridique sécurisé» de RDDV pour permettre l'envol de