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Libération

Le briquet Dupont ne fait plus un tabac

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La marque de luxe veut supprimer un quart de ses effectifs.
publié le 18 mars 2006 à 20h40

Le briquet a-t-il encore un avenir à l'heure où les fumeurs sont de plus en plus traqués ? En acquérant la célèbre marque S. T. Dupont, en 1986, le magnat chinois Dickson Poon ne pouvait pas prévoir que l'offensive antitabac démarrée aux Etats-Unis allait se propager ailleurs dans le monde, et notamment en Europe. Mais celle-ci explique-t-elle les déboires de la firme de produits de luxe dont les pertes devraient s'élever à 53 millions d'euros cette année ? La direction l'utilise en tout cas à l'appui du plan social qui vise à supprimer un quart des effectifs (de 190 à 205 postes sur un total de 878 personnes dans le monde dont 570 en France).

Le marché des briquets est «peu porteur» du fait de la politique antitabac, explique William Christie, président du directoire. Le briquet pâtirait aussi de ne pouvoir monter dans l'avion avec son propriétaire, conséquences des mesures antiterroristes. Inutile de dire que, pour la CGT, tout cela relève de l'excuse facile. Sinon, dit-elle, tous les ciseaux et couteaux du monde afficheraient la même dégringolade. Certes, admet le syndicat, le marché mondial du briquet n'est pas au mieux de sa forme. «Ça fait quinze ans qu'il baisse de 3 à 5 % chaque année.» Mais le contexte extérieur a bon dos. Tout cela, dit Daniel Rohi au nom de la CGT, résulte «d'erreurs et d'abus dans la gestion désastreuse de la direction». Pour le syndicat, il n'y a aucune raison, dans «un monde où les riches sont de plus en plus riches» que le briquet Dupont et les