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Libération

A Rotterdam, le marin polonais restait à quai

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Démantèlement d'un réseau qui employait des ouvriers du bâtiment avec de faux contrats.
publié le 20 mars 2006 à 20h40

Amsterdam correspondance

Après une descente de police, la semaine dernière, dans le port de Rotterdam, cinq responsables d'une agence de travail temporaire ont été arrêtés. Spécialité de la société, dont la justice néerlandaise tait le nom conformément à ses usages : l'ouvrier polonais. Recrutés en tant que marins pour éviter les charges sociales, ces travailleurs ont ensuite été placés sur les chantiers navals de Rotterdam. Là, ils ont travaillé douze heures par jour à la réparation de navires, pour 5 euros de l'heure au lieu des 25 euros réglementaires, tarif syndical néerlandais. Au total, 200 plombiers, peintres, électriciens et charpentiers polonais sont passés par ce canal. La fraude à la Sécurité sociale s'élève à 8 millions d'euros.

L'enquête, qui a duré un an, a démarré lorsque des inspecteurs du travail et des officiers de police ont remarqué des «marins» polonais qui ne semblaient jamais devoir prendre la mer. Les enquêteurs sont allés jusqu'à Chypre et en Pologne pour démanteler le réseau. Aux Pays-Bas, les agences de travail temporaire sont étroitement surveillées. Et pour cause : elles représentent, après la drogue et la prostitution, 14 % des 3,3 milliards d'euros brassés chaque année par l'économie illégale.

Les autorités néerlandaises redoutent une «inondation» polonaise depuis l'élargissement européen du 1er mai 2004. «Nous ne devons pas être la canalisation par où toutes les eaux viennent s'écouler», a déclaré, mardi, Ben Bot, le ministre des Affaires étrangè