Créateur d'un site de réseau social professionnel (6nergies), le consultant en stratégie Alain Lefebvre est un inconditionnel de la pratique du «social networking». Et un bon connaisseur de ces logiciels sociaux sur lequel il vient d'écrire un ouvrage (1).
Les sites web de réseaux sociaux professionnels ont-ils un avenir en France ? N'y a-t-il pas un problème de mentalités ?
On nous oppose toujours ça. On nous dit que ce n'est pas dans la culture française. Mais tout cela est faux. Car les mentalités n'arrêtent pas d'évoluer. Chez les Américains aussi, il y a des résistances. Ce ne sont pas tous des «Networkers» forcenés. En revanche, c'est vrai qu'en France, on est dans une société post-aristocratique où la notion de contacts professionnels est presque neuve, même si tout le monde s'en sert. Prenez un plombier : s'il reçoit 10 % de ses appels via les pages jaunes, il fait le reste avec des gens qui lui sont recommandés. Les réseaux sociaux sur Internet sont une déclinaison de ce bouche à oreille. En France, la notion de réseau est certes encore terriblement connotée classe sociale, grands corps ou grandes écoles... Mais avec la mise en réseau sur le Net, les gens vont s'apercevoir que ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas fait HEC ou l'ENA qu'ils n'ont pas de liens professionnels. Tout le monde gravite au sein d'un réseau social.
En quoi l'Internet va-t-il le favoriser ?
C'est l'effet d'échelle. La grande théorie importante qui justifie l'emploi