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Libération

En Inde, les sous-main des sous-marins de Thalès

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Des intermédiaires auraient perçu une commission sur l'achat de six Scorpène.
publié le 22 mars 2006 à 20h42

New Delhi de notre correspondant

Après les frégates taïwanaises, les sous-marins indiens ? Le chef de l'opposition parlementaire et ancien vice-Premier ministre indien, Lal Krishna Advani, a réclamé lundi l'annulation d'un contrat portant sur l'achat de six sous-marins Scorpène, développés conjointement par la Direction des chantiers navals (DCN), le groupe d'électronique de défense français Thales et l'entreprise de construction navale espagnole Iznar. D'une valeur de 2,4 milliards d'euros, ce contrat, signé à Paris en octobre après quatre ans de négociations, constitue la plus importante commande militaire jamais enregistrée par New Delhi. Il prévoit la construction en Inde de six submersibles et la livraison de 36 missiles Exocet SM-39.

Scandale. Flanqué de deux anciens ministres de la Défense, Advani a estimé lors d'une conférence de presse que ce contrat représentait «le plus gros scandale à ce jour» dans le domaine de la Défense indienne, pourtant spécialiste des affaires de corruption. Il affirme qu'une commission d'environ 4 % du total aurait été versée à des intermédiaires indiens, ce qui est interdit par la législation nationale. Des accusations qui s'appuient en grande partie sur les informations dévoilées mi-février par l'hebdomadaire Outlook. A la veille de la visite de Jacques Chirac à New Delhi, ce magazine avait publié une enquête explosive selon laquelle Thales aurait versé une commission occulte à Abhishek Verma, marchand d'armes et fils d'un ancien sénateur