Lutel ? Lucatel ? Alcacent ? On n'en est pas encore là... A chercher un nom de baptême alors que la gestation se poursuit. Mais beaucoup d'observateurs semblaient y croire. Une fuite lâchée sur le sol américain, dans la nuit de jeudi à vendredi, d'une «fusion entre égaux» entre Alcatel et Lucent a émoustillé, vendredi, la planète télécom. Et forcé les deux acteurs à sortir un communiqué laconique confirmant les négociations.
Fonte. Le français, troisième équipementier mondial, est en pourparlers avec l'américain Lucent, septième en chiffre d'affaires. Le premier pèse 18,3 milliards d'euros en Bourse et le deuxième 10 milliards. Avec 21,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires ensemble, ils se hisseraient juste derrière le numéro 1, Cisco (23,7 milliards d'euros estimés pour 2005). La noce serait mieux engagée qu'au printemps 2001, lorsque le projet de mariage, à peine annoncé, avait avorté. Alcatel avait alors, avec une certaine imprudence, voulu prendre l'ascendant sur Lucent et ses Bell Labs, le fleuron de la recherche américaine. Et il n'avait réussi qu'à irriter le management de Lucent, ses salariés et même, au-delà, le pays, sur le thème de l'honneur bafoué des Américains. La leçon a été retenue.
Aujourd'hui, les acteurs mettent en avant le terme de «fusion entre égaux». «C'est un terme technique, juridique, pour dire qu'il n'y aura pas de prime de fusion», explique une source proche du dossier, l'échange de titres se faisant sur la base du cours du jour. Mais ce terme «