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Libération

La survie de la SNCM ne tient qu'à un fil corse

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Les futures conditions d'exploitation de la ligne Marseille-Corse en débat.
publié le 25 mars 2006 à 20h44

Marseille de notre correspondant

L'heure est grave : cinq mois après le long conflit de l'automne, la SNCM joue sa survie. L'affaire se passait vendredi devant l'Assemblée de Corse. Les élus débattaient du cahier des charges qui présidera à l'appel d'offres pour les liaisons Marseille-Corse, dans la période 2007-2012. Cette desserte rapporte à la SNCM 60 à 70 millions d'euros par an en subventions et assure plus de la moitié de son chiffre d'affaires. Si elle ne conserve pas cette délégation de service public (DSP), la SNCM est morte, laissant sur le carreau 2 400 salariés. Et la compagnie publique a intérêt à ce que la Corse n'en modifie pas les conditions à la baisse. Les débats se poursuivaient vendredi soir.

Compromis. De ce cahier des charges dépend la future privatisation, et donc l'existence de la Société nationale Corse-Méditerranée. Car 24 jours de grève à l'automne, provoqués par la volonté gouvernementale d'une privatisation à 100 %, s'étaient conclus sur un compromis : oui à une privatisation, mais partielle. L'Etat garderait 25 %, le reste allant au financier Butler Capital Partners (38 %), à l'opérateur industriel Veolia Transport (ex-Connex, 28 %) et aux salariés (9 %). Les repreneurs ne s'engageant que si le cahier des charges assure un maintien du volume d'activité sur la liaison Marseille-Corse.

Or le projet présenté mi-mars à l'Assemblée de Corse inquiétait Veolia, qui relevait une baisse d'activité de 25 % dans le «service complémentaire» (période estivale).