Bruxelles de nos correspondants
La guerre du «patriotisme économique» n'a pas eu lieu, en dépit des rodomontades de présommet du président du Conseil italien. «Il n'y a pas de nouvelles, à moins que vous, les journalistes, ne vouliez que nous déclarions la guerre à la France», a ironisé, vendredi, Silvio Berlusconi, en faisant mine d'étrangler un Jacques Chirac imaginaire dans un éclat de rire. De fait, ce Conseil européen express ouvert jeudi à 17 heures et terminé vendredi à midi n'a donné lieu à aucun affrontement entre les 25 chefs d'Etat et de gouvernement. Même la très controversée directive Bolkestein a emporté le consensus. Les Vingt-Cinq ont invité la Commission à s'aligner sur le vote des eurodéputés qui avaient largement adouci le texte initial. Quant à la décision du gouvernement français de fusionner GDF avec Suez pour dissuader le projet d'OPA hostile de l'italien Enel, elle n'a pas fait non plus l'objet de débat. «Le mot protectionnisme n'a été prononcé par personne», s'est amusé le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, jeudi, à l'issue du dîner des Vingt-Cinq. Certes, quelques «chefs» se sont épanchés devant les journalistes en marge du sommet, à l'image d'Angela Merkel, la chancelière allemande, qui a estimé que «dans l'Union nous ne pourrons avoir un marché interne que lorsque l'électricité circulera librement et que nous accepterons des champions européens et pas seulement nationaux». Mais, en séance, personne n'a pipé mot de ses réserve