Responsable du programme de recherche européen Pioneur sur la mobilité (1), l'Italien Ettore Recchi dresse, dans une étude publiée aujourd'hui, le profil des travailleurs migrants. Où il met en évidence l'apparition d'une identité européenne.
Qui sont les migrants européens aujourd'hui ?
Ils sont de deux sortes. Ce sont d'abord des travailleurs de plus en plus qualifiés dont près d'un tiers vient de la bourgeoisie. Parallèlement, on assiste à l'éclosion du «shopping migratoire» de la part d'Européens, souvent jeunes, qui vont travailler six mois à Londres, trois mois en Belgique l'année suivante... C'est une population qui circule, plus qu'elle ne s'installe. C'est un peu la version «professionnelle» du programme étudiant Erasmus.
Mais, faute de statistiques fiables puisqu'avec la libre circulation ils ne sont pas contraints de se faire enregistrer, dresser un profil type de ces nouveaux migrants est compliqué. On peut toutefois isoler deux types. D'un côté, des professionnels de la mobilité, les free movers, qui travaillent souvent en libéral et bougent pour affiner leurs compétences. Par exemple, des architectes plus que des avocats, qui ont un savoir très spécialisé et national qui veulent approfondir leur art dans d'autres pays changent systématiquement de résidence et s'affilient avec les maisons d'architecture de chaque Etat... De l'autre, des «expats», travailleurs de haut niveau ou de niveau moyen, cadres de grandes entreprises multinationales, à qui les employeurs