Il a plutôt fière allure dans son costume bleu marine avec cravate bleu ciel. Il a décollé pour la vie active avec un diplôme de BEP restauration, le genre de titre qui, actuellement, devrait lui faire trouver un emploi assez facilement. Sauf que cela fait maintenant un an qu'il recherche. Il s'appelle Rachid et vit à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Des CV, il en a envoyé par dizaines, il a même testé plusieurs formules. Comme en présenter un exemplaire avec sa vraie adresse, et un autre avec une adresse dans Paris. C'est le Rachid intra-muros que cette entreprise de restauration a préféré prendre. Même preuve de discrimination avec sa voisine : «Elle s'appelle Julie, un nom bien français», mêmes qualifications. Le supermarché a pris Julie et a remercié Rachid.
Rabattage. Des témoignages comme celui-ci, Louis Gallois, président de la SNCF, et Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, en ont entendu beaucoup hier à Trappes (Yvelines), alors que la SNCF lançait sa première journée «Egalité et compétences». Ayant signé en octobre 2004 la Charte de la diversité, comme 350 entreprises aujourd'hui, la SNCF devait bien faire quelque chose pour booster la mixité dans ses rangs. «Nous sommes à 8,5 % d'employés issus des quartiers, explique Louis Gallois, mon objectif serait d'atteindre 15 % ; c'est un chiffre que j'ai inventé, mais c'est une vraie ambition.» Et pour y parvenir, la SNCF a trouvé le biais des forums. Ce qui donne une journée dédiée au recrutemen