Création d'une Fédération des professionnels de l'intelligence économique (FéPIE), en décembre, tendance à la concentration dans le secteur privé (lire encadré), accès de «patriotisme économique» généralisé, avec promulgation d'un décret définissant les dix secteurs sensibles où l'Etat peut intervenir en cas d'OPA... Ancien numéro trois de la DGSE, ex-président, entre autres, de Marks & Spencer, Alain Juillet, nommé fin 2003 haut responsable à l'intelligence économique auprès du Premier ministre, revient sur la naissance et la montée en puissance de ce concept.
Quelle différence entre intelligence économique et espionnage industriel ?
L'intelligence économique, c'est légal. Il s'agit d'acquérir des informations «blanches», ouvertes et accessibles à tous, ou «grises», toutes aussi légales, même si on peut considérer comme «limite» la façon de les acquérir. Par exemple, contacter des cabinets de chasseurs de têtes pour interroger les gens qui candidatent chez les concurrents. L'information «noire», en revanche, c'est illégal : faire écouter des salariés ou des responsables, voler des documents, commettre des effractions... L'Etat a toujours dit que ceux qui se livreront à ces pratiques et se feront prendre le paieraient très cher. L'espionnage industriel, il y en aura toujours. Même s'il est probablement moins pratiqué à notre époque, dans la mesure où beaucoup d'informations sont aujourd'hui accessibles par des moyens légaux. Et surtout, où l'image de l'entreprise prend un sacr