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Libération

Le satellite, dossier à part dans la fusion Alcatel-Lucent

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Pour des raisons stratégiques, Paris veut confier l'activité espace à Thales et impliquer EADS.
publié le 29 mars 2006 à 20h45

Derrière le projet de fusion entre Alcatel et l'américain Lucent se dissimule un dossier stratégique qui agite beaucoup l'Elysée, Matignon et Bercy. Que doit-on faire de l'activité satellite d'Alcatel ? Le gouvernement est en effet embêté à l'idée que le nouveau groupe, qui devrait être détenu à majorité par des actionnaires anglo-saxons et dirigé par l'actuelle patronne américaine de Lucent, Patricia Russo, puisse contrôler une activité satellite, habituée à travailler pour la défense. «Lucent et Alcatel ont chacun des activités défense ou des contrats avec leur gouvernement respectif, qui font partie du deal et qui sont délicats à régler», se contente-t-on de dire du côté d'Alcatel.

Le groupe de Serge Tchuruk a sa petite idée : il espère apporter sa division Alcatel Alenia Space (détenue à 67 % par Alcatel et à 33 % par l'italien Finmecanica) au français Thales, en contrepartie de quoi sa participation au capital de Thales pourrait grimper de 9 % à 20 %. «Alcatel est si pressé qu'il fait pression sur Bercy pour annoncer en même temps son mariage avec Lucent et son accord avec Thales», croit savoir une source industrielle. A Bercy, on se refuse à tout commentaire officiel.

Le principal inconvénient de ce montage, pour le gouvernement, est qu'il fait du futur Alcatel-Lucent le deuxième actionnaire de Thales, derrière l'Etat (31,3 %). «C'est pour cela que Tchuruk négocie le poste de président du conseil d'administration du nouveau groupe pour être le garant des intérêts françai