Menu
Libération

Ces banques étrangères qui achèvent Ioukos

Article réservé aux abonnés
La Société Générale a mené l'assaut final contre le pétrolier en faillite, pour le compte de l'Etat russe.
publié le 30 mars 2006 à 20h46

Moscou de notre correspondante

Cette fois ce sont les banques étrangères, à commencer par la Société Générale, qui jouent le rôle de fossoyeur de ce qui reste de Ioukos. L'ancien groupe pétrolier de Mikhaïl Khodorkovski, poursuivi pour avoir osé tenir tête à Poutine, a été placé mardi en redressement judiciaire jusqu'au 27 juin, date à laquelle son dépôt de bilan pourrait être prononcé. D'ici là, Ioukos sera géré par un administrateur extérieur, nommé par le tribunal, Edouard Rebgoun, présenté par la presse russe comme «lié aux forces de l'ordre». Mais, détail piquant, la faillite a été demandée par un consortium de banques occidentales, mené par la Société Générale (avec notamment la Deutsche Bank, Citigroup, BNP Paribas, ING et la Commerzbank), agissant pour le compte de l'Etat russe. Mieux : ces banques ont déposé à Moscou la demande de mise en faillite le 10 mars, alors qu'en décembre 2005, elles avaient déjà convenu de revendre leur créance à Rosneft, l'entreprise d'Etat du pétrole russe qui s'est déjà emparé du principal actif de Ioukos, Iouganskneftegaz. En 2003, ce consortium mené par la Société Générale avait prêté un milliard de dollars à Ioukos, créance dont il reste aujourd'hui 482 millions de dollars à rembourser, presque des cacahouètes vu les autres dettes de Ioukos (au total, Ioukos dit avoir été assommé par 33 milliards de dollars d'arriérés d'impôts soudain réclamés par l'Etat, et dont 21 milliards auraient entre-temps été payés).

Piraterie. «Les banques voul