Berlin de notre correspondante
Pas question de céder. Après les salariés des services publics des communes du Bade-Wurtemberg, en grève depuis huit semaines, et les médecins des hôpitaux universitaires, en grève depuis sept semaines, c'était hier au tour des métallos allemands de démarrer une grève d'avertissement à l'appel de leur syndicat de branche, IG Metall. 80 000 métallos ont débrayé dans 333 entreprises.
Très codifiés, les mouvements sociaux allemands n'ont certes rien de comparable à ce qui se passe en France actuellement. Pourtant, en filigrane, le malaise engendré par les dérèglements liés à la globalisation est identique. «Les Allemands ne sont pas habitués à monter avec les armes sur les barricades, mais ils en ont ras-le-bol», commente Jan Jurczyk, porte-parole de Ver.di, le grand syndicat de services.
Record. Contrairement aux Français, le mécontentement des Allemands ne se cristallise pas sur la précarité mais sur la détérioration salariale. Ainsi, les communes de Bade-Wurtemberg exigent de leurs personnels un allongement du temps de travail de 38,5 heures à 40 heures, sans compensation salariale, et la réduction de moitié de la prime de Noël. Aucun accord n'ayant été trouvé, les poubelles ne sont ramassées que de manière occasionnelle, les crèches sont partiellement fermées, comme les services des mairies. C'est la grève la plus longue dans ce secteur depuis quatorze ans. Les médecins de treize hôpitaux universitaires réclament de leur côté une hausse de 30 % d