Triste rituel chez Kodak à Chalon-sur-Saône. Tous les ans, le colosse déchu de la photographie argentique, ex-premier employeur de Bourgogne, se sépare de quelques centaines de salariés pour faire face au déclin d'une activité condamnée par l'image numérique. Après l'arrêt de la fabrication de pellicules en 2004 et celle des bobines cinéma en 2005, c'est au tour de la production de supports pour les films de radiographie médicale de faire les frais d'une extinction de l'activité de Kodak à Chalon, programmée d'ici à quatre ans au plus tard. Annoncé hier, le nouveau plan prévoit la suppression de 330 emplois sur le millier que compte encore l'entreprise (3 000 en 1991) et marque le début de la fin de toute activité industrielle sur cet imposant site de 80 hectares. Si des activités «annexes» de finition et de conditionnement de produits argentiques fabriqués ailleurs, notamment aux Etats-Unis, perdurent, la direction parie désormais sur la reconversion d'une usine déjà rebaptisée «campus industriel du grand Chalon». Trois PME y emploient déjà 150 ex-Kodak avec un objectif de 500 emplois d'ici mi-2006. «La fin d'une histoire, c'est toujours triste», reconnaît le patron de l'usine, Jean-Pierre Martel, qui depuis plusieurs années enjoint les salariés «à ne plus penser Kodak». «Mais l'important, poursuit-il, c'est la survie du site avec la satisfaction d'être en train d'y parvenir.» Un optimisme que ne partagent pas les syndicats, dont la CGT, laquelle dénonce un nouveau plan «ma
Kodak continue dans la débauche
Article réservé aux abonnés
par Christophe Alix
publié le 30 mars 2006 à 20h46
Dans la même rubrique