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Libération

Du gaz dans l'eau au large de la Martinique

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Aux Antilles, un gisement d'hydrocarbures sous-marin pourrait être exploité.
publié le 31 mars 2006 à 20h46

Fort-de-France (Martinique) correspondance

«J'ai souvent pensé : mon Dieu, s'il y avait du pétrole aux Antilles, on serait à côté de nos pompes à tout jamais.» Est-ce une coïncidence si Aimé Césaire, le plus renommé des poètes et hommes politiques martiniquais s'est exprimé ainsi (1) quelques mois avant que soit entamée une campagne d'exploration pétrolière au large de son île ? Pour lui, la découverte d'hydrocarbures serait source de trop grande convoitise pour un si petit «pays»...

Actuellement, les différents services de l'Etat concernés sont soumis à une ultime consultation, et le dernier feu vert préfectoral devrait s'allumer fin mai.

Jusqu'aujourd'hui, personne n'avait jamais osé s'attaquer aux fonds marins des Antilles françaises. L'Institut français du pétrole (IFP) avait pourtant mentionné, il y a plus de vingt ans, que les bassins sédimentaires existant au large de ces îles étaient suffisamment anciens et épais pour contenir des hydrocarbures. Mais ces zones ont le désagréable défaut d'être situées à plus de 1 000 mètres de profondeur. Une raison suffisante à l'époque pour que les sociétés pétrolières s'en détournent pour aller prospecter dans des régions techniquement plus abordables et financièrement plus rentables...

Mais aujourd'hui, les techniques d'exploration et de forage ont bien évolué et une société américaine, RSM Production Corporation (filiale de Grynberg Petroleum), a décidé de se mettre en quête d'or noir antillais. Le 5 août 2004, un permis exclusif de