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Libération

Microsoft use tous les recours et la patience de Bruxelles

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55 dirigeants de la firme ont plaidé leur cause hier devant la Commission.
publié le 31 mars 2006 à 20h46

Bruxelles correspondance

«Je pense qu'ils commencent vraiment à prendre peur.» La source est proche du dossier et témoigne qu'à Bruxelles c'est la guerre des nerfs. Pas moins de 55 personnes, membres de l'équipe Microsoft, font face depuis hier aux experts de la Direction générale de la concurrence pour tenter de convaincre une dernière fois la Commission que Microsoft ne peut pas dévoiler davantage le secret de fabrication de son système d'exploitation Windows, ce qui le rendrait compatible avec des logiciels non Microsoft. Un véritable jeu de dupes : «Par cette énième audition, les avocats et experts de Microsoft cherchent clairement à gagner du temps, explique un observateur. Mais ils ne comptent pas céder.»

Impatience. Chaque camp joue donc le jeu à fond. Et pas question de faire capoter la procédure d'infraction par des déclarations hasardeuses. Même si, loin des micros, certains ricanent ouvertement : «Il fallait voir les mines réjouies des cadres de Microsoft quand ils ont vu que Neelie Kroes, qui venait du monde des affaires, semblait proaméricaine, était nommée commissaire à la Concurrence. Une aubaine, se disaient-ils ! Autant dire qu'ils se sont lourdement trompés.»

Effectivement, après deux ans de lettres, de tribunaux et de menaces de sanction, la Néerlandaise n'a pu que constater l'évidente mauvaise volonté du groupe informatique et a perdu patience. «Ils n'ont plus aucune crédibilité, s'ils voulaient vraiment résoudre la distorsion de concurrence, ils pourraient