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Libération

Chez Synodys, le pire est avenir

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Détecter les radiations, le gaz sarin : le fabricant d'équipements vit du business de la menace.
publié le 3 avril 2006 à 20h49

Lamanon (Bouches-du-Rhône)

envoyé spécial

L'hypothèse d'une «bombe sale» ou d'une attaque bioterroriste de grande ampleur n'est pas un scénario-catastrophe pour tout le monde. Les dirigeants du groupe Synodys, spécialisé dans les équipements de détection des risques NRBC (nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques), y voient même un créneau d'avenir. Chez Synodys, le cash a bien une odeur : celle de l'accident nucléaire ou de l'attentat au gaz sarin. Un cadre le reconnaît sans complexe : «S'il n'y a plus de danger, on ne vend plus rien.» Le business de la peur, un marché encore balbutiant mais qui pourrait se révéler juteux. «Les gens ont peur, et la demande est déjà là, veut croire le président, Antony Besso. C'est un marché exponentiel, avec des organisations gouvernementales qui disposent déjà de financements importants. Mais il est clair que si une crise terroriste importante survenait, ça accélérerait la demande en équipements...»

«L'Invisible». Bienvenue à Lamanon, aimable petite ville provençale de 1 800 habitants : ses collines arborées, ses grottes troglodytes et son platane de plus de 3 siècles, «classé monument historique». C'est dans ce paisible décor que sont tapis les 240 salariés de Synodys (1). Des «mesureurs de l'invisible», comme ils aiment à se définir, qui ont bien détecté que leur activité était dans l'air du temps. «Avant, les contrats étaient de gré à gré, explique une salariée, et nos deux seuls clients étaient EDF et le CEA (Commissariat à