New York de notre correspondant
Patricia Russo a une image paradoxale, celle d'une coupeuse de têtes, plutôt honnête et à l'écoute. La nouvelle boss d'Alcatel a en effet présidé à l'une des réductions d'effectif les plus brutales qu'on puisse imaginer. En 2000, porté par la bulle Internet, Lucent comptait plus de 150 000 employés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 30 500. «Elle est très efficace, estime Narain Gehani, ancien de la filiale de Lucent Bell Labs et auteur d'un livre sur cette filiale. Elle a redressé l'entreprise qui était en déroute lorsqu'elle a été nommée à sa tête. Elle a convaincu les employés que, sans ces mesures, c'était la compagnie qui risquait de disparaître.»
Pour A. Michael Noll, professeur de communication à l'université de Californie du Sud, «elle est bonne en relations publiques. Elle est honnête dans ses réponses, elle a un sens de l'intégrité». Certains doutent néanmoins que Patricia Russo soit aussi compétente pour imprimer une stratégie que pour couper les coûts. «Elle a fait ce qu'il fallait pour sauver la compagnie. Mais elle n'a pas encore démontré ce qu'elle pouvait faire pour la développer», estime Tim Daubenspeck, analyste spécialisé dans les télécommunications à la banque d'investissement Pacific Crest, qui critique certains choix stratégiques comme l'abandon du GSM, pourtant essentiel dans certains marchés en développement comme l'Inde.
Diplômée de science politique et d'histoire à l'université de Georgetown à Washington, Patricia Russo,