Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Ljubljana qui rit, Vilnius qui pleure. Le 16 mai, la Commission et la Banque centrale européenne (BCE) vont donner leur feu vert à l'entrée de la Slovénie dans la zone euro : ce petit pays de 2 millions d'habitants deviendra ainsi le premier des dix nouveaux Etats membres à rejoindre ce club très sélect (1). Selon toutes probabilités, elles proposeront de conserve de claquer la porte au nez de la Lituanie, coupable de dépasser de quelques dixièmes de point le critère d'inflation. Cette décision risque de faire des vagues à l'Est, à l'heure où le respect de la discipline budgétaire maastrichtienne est devenu l'exception dans les douze pays de l'Eurozone.
Mais la Commission comme la BCE sont inflexibles : «Il serait injuste vis-à-vis du groupe d'origine, qui a fait les efforts nécessaires pour se qualifier, de prendre un pays qui ne respecte pas complètement les critères d'entrée. Sous prétexte que certains ne les respectent plus, on ne va pas laisser les choses aller à vau-l'eau.» Et il y a peu de chances que le conseil informel des ministres des Finances, qui se réunit aujourd'hui à Vienne (Autriche), entonne un tout autre refrain.
Plafond enfoncé. Le rejet de la candidature lituanienne ressemble fort à une affaire de cornecul. Car, comme l'a rappelé le 14 mars Zigmantas Balcytis, le ministre des Finances lituanien : «En février, nous avons manqué le critère d'inflation d'à peine 0,1 %, l'inflation moyenne au cours des 12 derniers mois était