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Libération

Pas de barriques de bordeaux bradées

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Le syndicat viticole bloque les ventes pour obtenir un prix plancher de 1 000 euros le tonneau.
publié le 7 avril 2006 à 20h52

Bordeaux de notre correspondante

Le bras de fer continue dans le Bordelais, après trois mois de blocus pour tenter d'instaurer un prix plancher. Depuis le début de l'année, le syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs bloque en effet toute transaction à moins de 1 000 euros le tonneau (unité de 900 litres), sur l'AOC bordeaux rouge, millésime 2005. Sans une attestation du client s'engageant à respecter le tarif minimal, le syndicat refuse de délivrer au viticulteur le certificat d'agrément AOC indispensable à la transaction.

Conséquence, le marché est quasiment atone. Les contrats ont été mis en attente. Fin février, le dernier millésime ne représentait que 7 % des transactions, contre 31 % l'année précédente. Bernard Farges, vice-président du syndicat, estime que la filière atteint aujourd'hui 180 000 à 200 000 hectolitres de retard sur le vin libéré. «La situation est très, très tendue en matière de trésorerie pour les viticulteurs, souligne-t-il. Le contexte est périlleux. Mais même si nous savons que le blocus ne pourra pas rester longtemps dans sa forme actuelle, c'est un cri de désespoir que nous lançons.»

Ricochet. Analyse similaire du côté de Yohan Bardeau, secrétaire général adjoint des JA (Jeunes Agriculteurs) : «30 % des viticulteurs sont dans l'orange et 30 % sont franchement dans le rouge. Pour eux, il faut qu'on en sorte avec des mesures fortes, parce que si, d'ici à un an, les cours redescendent en dessous de 1 000 euros le tonneau, ils ne seront plus là. C'es