Moscou de notre correspondante
Cinq jours à la tête de Ioukos, puis le sixième : plaqué au sol et emprisonné. Le dépeçage du groupe pétrolier de Mikhaïl Khodorkovski s'achève comme il a commencé, dans la violence et sans s'embarrasser d'un quelconque Etat de droit.
Nommé le 1er avril vice-président exécutif de Ioukos, avec fonction de président, par la direction en exil à Londres, l'avocat Vassili Aleksanian a été brutalement arrêté jeudi soir à Moscou et mis en examen pour «blanchiment» et «détournement de biens», ce qui peut lui valoir jusqu'à vingt-cinq ans de prison. Juste avant son arrestation, Vassili Aleksanian avait eu le temps de faire savoir qu'il avait été prévenu : «Tenez-vous à l'écart de cette compagnie», l'aurait averti un juge d'instruction. «Après leur avoir déclaré que je ne m'apprêtais pas à quitter Ioukos, ils m'ont dit, avec un sourire moqueur, qu'ils voyaient pour la première fois un homme demander de son plein gré à aller en prison», avait-il rapporté au quotidien Kommersant. «Les magistrats m'ont dit que je devrais m'inquiéter pour mon enfant et ma santé», avait confié Vassili Aleksanian.
Détermination. Cette interpellation la trente-cinquième arrestation ou poursuite d'une personne pour ses liens avec la société Ioukos, a calculé le centre de presse de Mikhaïl Khodorkovski montre la détermination des autorités russes à en finir avec ce qui reste de l'ancien numéro 1 du pétrole russe.
Sous la menace permanente des arrestations, des dirigeants de Iouko