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Libération

Les Anglais profitent de l'altitude pour quitter Airbus

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BAE System négocie la cession de ses 20 % du capital à EADS.
publié le 8 avril 2006 à 20h52

Vu de loin, cela peut ressembler à un mouvement de panique. Mercredi, Lagardère et DaimlerChrysler, les deux actionnaires privés d'EADS, la maison mère d'Airbus, décident qu'il est temps de vendre chacun 7,5 % de leurs actions. Vendredi, le britannique BAE System, le deuxième actionnaire d'Airbus, annonce qu'il négocie la cession de ses 20 % du capital de l'avionneur européen, à EADS, qui en possède déjà 80 %. Pourquoi diable un tel empressement ? Y aurait-il le feu chez Airbus ? Le numéro un mondial de l'aéronautique civile serait-il parti en piqué ?

Glissade. Non. Mais c'est parce que le constructeur d'avion européen n'a jamais été aussi fort ­ en termes de livraison et de prises de commandes ­ que beaucoup se demandent si on n'est pas arrivé au sommet d'un col. Et que de l'autre côté, il n'y a rien d'autre à attendre qu'une glissade. Plusieurs petits clignotants se sont d'ailleurs allumés sur le tableau de bord de Gustav Humbert, le patron allemand d'Airbus. Passons vite sur la conjoncture. «On sait très bien que l'on est en haut de cycle, et que ça ne tiendra pas comme ça pendant dix ans», explique-t-on chez EADS. Après une cuvée 2005 historique, cette année pourrait être plus morose que prévue. En février, le directeur commercial d'Airbus John Leahy, pronostiquait des prises de commande de 800 à 850 avions pour les deux constructeurs, contre 2 057 l'an dernier. Mais Airbus a aussi ses propres petits soucis. La compagnie aérienne de Dubaï, Emirates, un des très gros clien