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Libération

Etats-Unis : la voiture asiatique attaque par la face sud

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publié le 10 avril 2006 à 20h52

Montgomery (Alabama)

envoyé spécial

Retraité de l'armée de l'air, Tim Haseltine a un nouveau travail. Il est guide dans l'usine Hyundai de Montgomery (Alabama). Il reçoit, dit-il, une centaine de visiteurs par jour. Il s'agit tout d'abord de bien leur faire prononcer le nom du constructeur coréen : «Monday, dites monday. Ensuite, vous enlevez le «M» : onday, c'est simple.» Puis il distribue des lunettes de sécurité. «Tout le monde doit en porter dans l'usine. C'est drôle de se voir ensuite à l'hypermarché Wal-Mart sans nos lunettes.» Le voilà au volant d'un petit train monté sur pneus qui sillonne l'usine pendant une vingtaine de minutes. On aperçoit quelques contremaîtres coréens, mais la plupart des employés sont américains, à parité entre Blancs et Noirs.

Embauches. En ouvrant en mai 2005 sa première usine aux Etats-Unis, Hyundai rejoint une tendance de fond de l'industrie automobile américaine. Au moment où General Motors et Ford voient leurs ventes chuter (lire ci-contre), ferment des usines et suppriment des postes, les constructeurs asiatiques font l'inverse : ils s'implantent et ils embauchent. Grâce à ces nouvelles usines, la production globale américaine est en légère augmentation depuis trois ans : près de 17 millions de véhicules produits en 2005, soit deux millions de plus qu'il y a dix ans. Ce phénomène de vases communicants est également géographique. Le centre de gravité de l'industrie se déplace de la région des Grands Lacs, au nord-est, vers les états du sud-e