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Libération
Interview

«Il y a une amorce de prise de conscience»

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publié le 10 avril 2006 à 20h53

Carole Da Silva est fondatrice et directrice de l'Afip, centre de ressources et de recrutement pour les diplômés issus de l'immigration. Cette association accompagne les jeunes de niveau bac + 2 minimum, et âgés de 35 ans maximum, dans la recherche d'un emploi correspondant à leurs compétences. Elle est aidée par un réseau d'entreprises (Areva, RATP, SNCF, Danone et Schneider Electric). L'Afip organise aussi des actions de sensibilisation dans les écoles, universités et entreprises.

De plus en plus de jeunes issus de l'immigration créent leur entreprise. Est-ce une manière d'échapper aux préjugés qui leur barrent l'entrée des entreprises ?

Juste après avoir obtenu leur diplôme, ils sont plein d'illusions, persuadés qu'ils vont trouver un emploi même s'ils savent que cela va être difficile. Puis, au bout d'un certain temps, ils se rendent compte qu'ils ne trouvent pas, alors que leurs camarades ont un boulot. Et ils décident alors de se tourner vers la création d'entreprise. Pour autant, ça n'est pas gagné. Ils ont devant eux le combat classique de l'entrepreneur lambda : trouver un financement, gagner la confiance des banques...

En tant qu'indépendants, sont-ils totalement dégagés du poids des stéréotypes ?

Cela dépend. S'ils travaillent dans un quartier où on les connaît déjà, par exemple, cela peut être le cas. Mais la plupart s'arrangent pour avoir des collaborateurs blancs qu'ils vont mettre en avant. Cela me fait penser à un cas récent. Un jeune homme, déjà gestionnaire d'u